La coulée du bronze à la température de 1200° ne peut se faire que dans des moules qui résistent à cette température à la fonderie d'art.
Ces moules, pour réaliser un modèle, sont faits à partir du plâtre original.
En effet, le plâtre éclate à la température de 350° et ne peut donc servir pour couler directement le bronze.

Suivant la complexité du modèle on choisit une des techniques suivantes.

La fonte au sable

Généralement réservée à des modèles de grandes dimensions ou à des bas-reliefs.

 

Le moule réalisé sur le modèle en plâtre est dur et ne peut servir qu'une fois : le sable naturel de fonderie est un mélange silico-argileux qui, humide et bien tassé, prend très bien les empreintes (on utilise de plus en plus un sable synthétique).
Passé à l'étuve il se dessèche et en montant en température devient dur et résiste parfaitement aux 1200° du bronze en fusion.

 

Tenons

Le moule étant fait entre les deux moitiés d'un châssis métallique, si le modèle ne tient pas dans un seul plan, on est obligé de le couler en plusieurs pièces.

On obtient ainsi les différentes parties de la statue en bronze qu'il faudra réunir ensuite
en prévoyant les assemblages (tenons et mortaises par exemple) dès la création du moule.

 

La fonte à la cire perdue

Indiquée pour des modèles plus petits et de préférence pour des formes complexes.

 

Le fondeur fait d'abord à partir du plâtre original, à l'aide d'un moule souple qui n'abîme pas le plâtre, un modèle en cire tout à fait conforme mais d'une épaisseur de quelques millimètres seulement, (l'épaisseur que devra avoir le bronze pour obtenir un bon résultat).

 

Moulage bronze

Cette épreuve en cire permet de faire autour d'elle le moule en matière réfractaire qui résiste aux 1200° du bronze en fusion.

 

Les jumeaux (1922)

Les jumeaux (1922)
, à gauche : le plâtre est coupé en deux pour réaliser le moule qui sert à couler le bronze.
Les bras sont séparés.

 

La patine du bronze

Pour obtenir un aspect plus seyant de la surface du bronze qui, laissé brut de fonte, s'oxyde irrégulièrement, on lui donne une patine artificielle :
Le bronze d'art est un alliage contenant généralement 90 % de cuivre, 6 à 8% d'étain et 2 à 4% de plomb. C'est donc un métal jaune.

 

Réalisation d'une patine à la Fonderie d'Art de la Plaine, sur un exemplaire d'"Apollon".

Il est chauffé au chalumeau à 80° environ et attaqué sur toute sa surface par des produits chimiques qui vont donner des sels de cuivre différents selon le produit utilisé.
On obtient une palette de couleur allant du noir, en passant par le vert, le brun, le rouge..., que l'on peut éventuellement mélanger.

Réalisation d'une patine à la Fonderie d'Art de la Plaine, sur un exemplaire d'"Apollon".